Communiqué en réponse à la répression policière connue à Bayonne jeudi 23 mars dernier, suite à la manifestation contre la réforme des retraites ; en soutien aux arrêté.es, réprimé.es, inculpé.es.
Jeudi 23 mars dernier, dans un contexte maintenant persistant de lutte contre la réforme des retraites voulue seule par le gouvernement, près de 24 000 personnes se sont mobilisées pour s’opposer frontalement à ce qui s’avère le plus gros passage en force du pouvoir macroniste. Après son discours lunaire et méprisant du mercredi, c’est encore plus massivement que travailleur.euses, étudiant.es, chômeur.euses se sont réuni.es pour déployer la force de leur colère dans les rues.
Avec un nouveau tracé voulu par l’intersyndicale, qui aboutit au cortège au rond point du grand basque, et avec la volonté d’entamer un blocage de l’entrée de l’autoroute, c’est un déploiement inédit des forces de l’ordre que l’on a pu constater. Des CRS, la BAC, des membres de la DGSI, des policiers nationaux, tous les grades étaient présents pour encadrer le cortège déterminé.
Les dockers en tête, l’arrivée au grand basque est marquée par un cordon de CRS leur faisant face. Et alors que le cortège s’implante sur le rond-point et à l’entrée de l’autoroute, c’est avec une rapidité fulgurante et une sommation à peine entendue que le cortège est gazé.. Voilà comment enfants, personnes âgé.es, syndiqué.es, étudiant.es et autres se voient repoussé.es par l’usage de la force. Le cortège, déterminé à ne pas laisser le bras armé de l’État couper court à ses revendications, s’est vite reformé et ce n’est pas moins de 3 vagues de gaz lacrymogènes et 3 charges des CRS qui l’a fait reculer, non sans une riposte de quelques manifestant.es déterminé.es.
Alors que les gens se dispersent quelques temps plus tard, certain.es en direction de la bourse du travail pour l’assemblée, c’est une tournure hallucinante que prennent les choses. La police procède au contrôle arbitraire d’une dizaine de personnes. On décompte alors 7 interpellations dont un mineur, et ensuite 5 gardes-à-vue. Observant de nombreuses incohérences, dont notamment le refus d’appeler un avocat dans le cadre de l’une de ces GAV nous souhaitons dénoncer cette répression policière, qui gagne du terrain jusqu’au Pays Basque, dans un contexte d’ultra-violente généralisée sur tout le territoire français.
C’est désormais, un constat habituel, mais toujours inacceptable, qui accompagne les mouvements sociaux depuis 2016. Qu’il s’agisse de la loi travail, des gilets jaunes, des cheminots, de la première réforme des retraites ou bien de celle-ci, le mot d’ordre est de nasser, gazer, arrêter, taper, réprimer. L’État ne pose aucune limite à ses violences et à sa répression comme nous le montrent les difficiles témoignages des événements de Sainte-Soline ce week-end, avec plus de 200 blessées, et non plus une mais bien deux personnes entre la vie et la mort en ce début de semaine.
La bordélisation de la police n’est que la fascisation de l’État, et cela n’entamera en rien la détermination du plus grand nombre à défendre nos libertés et à en gagner de nouvelles. Soyons nombreux.ses dans la rue demain 28 mars et les jours suivants sur les piquets de grève, dans les manifestations et les blocages, et soyons solidaires.
Par ce premier communiqué, le Collectif Antirep Iparralde souhaite amener son soutien aux GAV-é.es et inculpé.es de la dernière mobilisation contre la réforme des retraites à Bayonne, mais aussi à toutes les victimes de la répression policière et étatique dans nos mouvements.
Si vous êtes témoin ou victime d’une arrestation, si vous êtes confronté.e à la répression, le collectif se propose d’être un soutien et un moyen de défense collective.