Tôt ce matin du 9 juin, ce que nous redoutions depuis quelques jours a eu lieu. Maurizia, lieu alternatif, fourmillant de projets, synonyme pour quelques un.es de solution de logement a été délogée et fermée par une foule de policiers tirés de leurs sommeils pour effectuer la basse besogne.
Malgré une bonne volonté indéniable de la part des occupant.es, quant à leurs intentions et leurs relations avec les forces publiques, la justice aura fait son œuvre. Et celle-ci oblige à un constat clair et alarmant quant à la situation des squats sous le droit français. Depuis la nouvelle loi Asap et en attendant son évolution Kasbarian, il apparaît de plus en plus difficile d’envisager sur du moyen terme l’ouverture de ces lieux revendicatifs. Le mouvement contre la réforme des retraites et tout ce qu’elle charriait sur le monde du travail nous avait montré que ces lieux d’organisation faisaient peur à n’importe quel préfet du territoire. Les tentatives à Rennes, à Paris et dans sa banlieue d’ouvrir des endroits pour s’organiser, se rencontrer, ce qui paraissait il y a quelques années comme une normalité, ont à chaque fois vu une réponse répressive s’y opposer.
La réponse aura donc été la même dans un contexte différent. Hors du mouvement social et avec une revendication claire de se loger dans l’un des 12000 logements vides du pays basque, la police, la justice et les édiles locaux auront fait le choix de fermer le bâtiment et de le rendre inoccupable (à l’exception des gardiens et de leurs chiens). Faisant fi des loyers indécents, des contrats de location précaires, de la volonté de revitaliser un espace peu accueillant au premier abord, ils auront appliquer le droit à la lettre parce que la frontière du légal et de l’illégal est la seule qu’ils comprennent. De multiples camions auront donc tracé la ligne ce matin, interdisant l’accès à la rue aux soutiens de Maurizia et permettant à Sud Ouest de faire un point circulation certainement vital.
En tant que collectif anti-répression, il nous paraît important de s’opposer à ces logiques en construisant une réponse collective à leur force de l’évidence, dans la rue, dans les squats, dans les tribunaux…
En soutien à Maurizia et à ses semblables.